Rythmes et chants du Nord-Karnataka
Plages 1 à 5 : Rythmes - KARADI MAZALU
M. B. Ittannavar : karadi.
C. M. Ittannavarc : karadi.
H. B. Bajantri : shehnaï
M. B. Bajantri : shehnaï
B. M. Gadekar : dimma.
S. I. Gurannavar : tala
I. B. Badami : dimma
Y R. Annigeri : dolaki.
M. S. Hadapad : dimma.
Plages 40 à 44 : Chants dévotionnels à Yellamma - YELLAMMA CHAUDIKI PADA
Makbul Jogi, chanteur, ektari
Yellappa Jogi, chanteur, chaudiki
Plages 6 à 39 :Comptines enfantines - SHISHUGEETA

Ces artistes sont des musiciens professionnels, qui sont appelés pour jouer dans des manifestations diverses, bien que ce ne soit pas leur source de revenus. L'argent est utilisé collectivement. Leur musique peut être transmise de père en fils, mais pas nécessairement. Ils se retrouvent et jouent le soir après le travail, pour leur plaisir, ou quand il n'ont pas de travail au dehors. A l'origine, ils jouaient avec des montreurs d'ours. Quelque soit la communauté à laquelle ils appartiennent, leur présence est requise dans des réunions profondément ancrées dans la vie sociale: ils jouent dans les mariages, dans les processions de rues pour des réjouissances, par exemple, pour célébrer une élection (pas pour un enterrement où d'autres musiciens sont appelés), et dans les temples.
Les racines des traditions orales sont à chercher avant tout parmi celles dont la culture ne repose pas sur l'écrit. Aux sources des traditions populaires, celle des enfants. Ces quelques comptines ont été recueillies dans deux écoles élémentaires rurales où tout l'enseignement est mené en kanada, la langue du Kamataka. Elles sont non seulement des éléments forts des relations socio-culturelles entre les enfants, mais aussi un support de l'enseignement, qui intéresse les enfants au premier chef en valorisant leur milieu culturel. Prouesses d'élocution, elles aident à une pratique claire de la langue maternelle, qui comporte même quelques mots d'anglais utile, hardiment intégrés à la langue courante. Elles sont toujours dites sans apprêt, sans aucun accompagnement instrumental.
Makbul appartient à la communauté Hijra ('Napunsaka', c'est à dire 'neutre', ni masculin ni féminin, en sanskrit). Par son nom, on connaît qu'il est musulman de naissance. Les Napunsaka sont voués au temple. Ils chantent et dansent pour le culte de Yellamma et mendient de l'argent auprès des pèlerins dans l'enceinte du temple au nom de Yellamma. Les femmes peuvent aussi être consacrées à la divinité.